Le discours a toujours été immuable : les français privilégient la propriété immobilière pour se constituer un patrimoine. La première raison est un élément de bon sens ; les locataires financent, par l'intermédiaire de leur loyer, l'investissement de leur bailleur. En outre, la part des dépenses réservée à l'immobilier n'a cessé d'augmenter pour atteindre désormais 25% des ressources d'un foyer. Or, quand les autres dépenses ont été retirées (transport, alimentation, assurances, énergie, loisirs, éducation...), il ne reste qu'un montant limité à épargner. De sorte que la seule véritable "capacité d'épargne" de la majorité des actifs est aujourd'hui de rembourser un crédit. En effet, qui peut économiser aujourd'hui entre 500 € et 1000 € à la fin du mois ? Personne, exceptés les propriétaires par l'intermédiaire de leur crédit de résidence principale !
70% des français, selon une étude réalisée par le crédit foncier le 7 mars 2017, affirment qu'ils feraient le choix de la pierre devant les placements financiers. La crise des "subprimes" qui a entraîné la plupart des économies occidentales dans une crise financière en 2008 y est pour beaucoup. Les épargnants ont réalisé qu'un investissement basé sur des actions et des obligations pouvait être négatif. D'ailleurs, le CAC 40 (5000 points) se targue en ce moment de croître fortement dans la foulée de la remontée des taux d'intérêt et de la nomination de Donald Trump, alors qu'il n'a toujours pas atteint son niveau du début des années 2000 (plus de 6500 points)...
Il faut ajouter à cela la sécurisation de la situation des français pour leur départ à la retraite. Qui en effet, au regard d'un système qui s'essouffle, peut dire quel sera le niveau des pensions lors de son départ à la retraite. Personne. Or, une baisse importante des revenus signifiera une difficulté accrue pour les retraités à venir de payer le loyer de leur logement.
Seul bémol à cette analyse, l'augmentation du nombre de propriétaires est certainement un facteur limitant pour la mobilité professionnelle des actifs et donc négatif pour la baisse du chômage dans notre pays.