Les grands pontes du secteur de l'immobilier hésitent (ou rebutent) à se fourvoyer en hypothèses, en tendances du marché immobilier à venir. De peur, peut-être, que leurs prédictions ne soient auto-réalisatrices ... Pourtant, quelques certitudes émergent de cette crise comme nous n'en avons pas connue depuis 1929.
La première concerne l'offre de biens sur le marché. Elle qui peinait à satisfaire une demande toujours plus importante, reflet de l'appétance des français pour la pierre. Elle qui par sa rareté maintenait une croissance des prix devenue certainement intenable (notamment pour les primo-accédants). L'offre de biens va bel et bien augmenter en volume. En effet, tous les vendeurs ayant retiré leur bien du marché ces 2 derniers mois se remettront à vendre après le 11 Mai 2020, viendront s'ajouter les vendeurs qui devaient le faire cet été. On ne parle même pas ici du nombre conséquent de français, qui, lassés de vivre depuis 2 mois dans un appartement, auront définitivement validé le choix d'une nouvelle vie dans une maison avec jardin et vendront donc leur appartement.
L'autre composante de ce grand bouleversement à venir concerne la demande. Je ne crois pas que les français seront moins "consommateurs" d'immobilier qu'avant. Toutefois, il est certain que leur financement sera bien plus compliqué à obtenir ... Le risque de faillite de nombreuses entreprises, la situation économique et sociale dans son ensemble amènent d'ores et déjà les banques à "serrer" leur conditions d'octroi de prêts :
- adieu le prêt sur + de 25 ans, au revoir l'acquisition du primo-accédant sans apport...
- pour les investisseurs aussi, une attention particulière sera de mise sur leurs acquisitions à répétition et, in fine, au risque de non remboursement
Un courtier en financement m'expliquait cette semaine que la vigilance des banques ira jusqu'à "enquêter" sur la santé financière des entreprises (cotation banque de france...) dans lesquelles sont salariés les acquéreurs, afin d'anticiper d'éventuelles faillites ...
Le cocktail est donc connu. Plus d'offre + moins de demandes = baisse des prix
Seule la mesure de cette baisse est aujourd'hui inconnue. Pour ceux qui vendent pour acheter, l'impact sera faible : je vends moins cher et j'achète moins cher. Pour les primo-accédants, ce sera certainement un petit coup de pouce pour parer à la frénésie de la hausse des prix des années passées.
Seul bémol, le jour ou la BCE cessera de maintenir artificiellement des taux d'intérêt très faibles pour soutenir l'économie, l'impact cumulé sur les prix risque d'être bien plus lourd.
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